Jeu vidéo, littérature et cinéma : le lien par la narration

Les jeux vidéo sont nés dans les laboratoires universitaires du MIT (Massachussets institute of technology) au cours des années soixante. Martin Ringot, doctorant en littérature et jeux vidéo à Aix-Marseille Université, précise que ces premiers jeux interactifs s’inspirent des hypertextes narratifs écrits par des écrivains américains et par l’Alamo (Atelier littéraire assisté par la mathématique et l’ordinateur). Il prend l’exemple de Afternoon Story de Michael Joyce, l’un des premiers romans interactifs, écrit en 1987. Les jeux point and click tels que Life is Strange ou Walking Dead qui permettent au joueur de s’impliquer dans les choix de narration d’un simple clic font désormais figures de modèle dans la narration des jeux vidéo. « Les point and click ont une logique narrative plus que ludique », précise Martin Ringot en citant l’exemple de Grim Fandingo.

Marida Di Crosta, maître de conférence en sciences de l’information et de la communication à l’Université Lyon-3, explique que les séries audiovisuelles constituent également une référence dans la conception narrative des jeux vidéo. Stéphane Beauverger, directeur artistique de Dontnod Entertainment, confirme que la narration spécifique des séries a désormais intégré la logique des récits vidéoludiques. Ceux-ci emploient notamment le principe du cliffhanger ou suspense : une fin ouverte, à un moment crucial de l’intrigue, qui crée une forte attente et suggère une suite à venir. Il cite Mass effects comme référence en terme de jeu sériel inspiré des séries audiovisuelles. Toutefois, les jeux épisodiques narratifs se distinguent des jeux sériels par la possibilité qu’ils offrent aux joueurs de modifier le scénario. 

 

Rencontre organisée dans le cadre du cycle « Press Start 2019 »

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