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Appartient au dossier : De tous poils

Le marché du poil

Avec la mode de la barbe, on constate de nouvelles tendances, comme la baisse des ventes des rasoirs, des lames et des mousses à raser (- 3,5 %) et  le retour de la profession de barbier.
Et si l’engouement pour la barbe fait le bonheur d’un nouveau secteur qui se développe, le rejet des autres poils qui ont moins la cote, font tout autant le bonheur des instituts de soin et d’épilation.

Salon de barbiers
Barbier à Gloversville, CC-BY-2.0, Clemens v. Vogelsang, via Flickr

Profession barbier, un beau marché

gravure ancienne
Barbiers, CC-PD-Mark, Wikimedia Commons

Aujourd’hui, le rasage parfait n’est plus de rigueur, et on observe de plus en plus de visages masculins, jeunes ou moins jeunes, avec une barbe de trois jours, voire plus longue.
La barbe demande de l’entretien, se taille, se modèle tout comme la chevelure, ce qui explique la réapparition des barbiers, même si certaines enseignes, installées dans la capitale depuis de nombreuses années, sont célèbres et soignent des clients prestigieux. D’autres salons, signalés d’un Barber Pole –  le poteau à bande en spirales bleues, blanches et rouges – à l’allure plus moderne ont ouvert leur porte avec une clientèle plus branchée, la génération des 25-40 ans. 
Cf. Profession barbier, un beau marché, par Elvire Barbeleben, Libération, samedi 11 janvier 2014.

Barbershop : l’art de bien ordonner son poil
Marc Aumont, Hachette, 2013
À la Bpi, niveau 3, 677. 6 AUM

La barbe, de Brocklyn à Ankara

L’engouement pour la barbe amène une nouvelle pratique qui se développe surtout aux Etats-Unis, en particuliers à Brooklyn, à New York : les greffes de barbe. Selon le site scientifique américain DNAinfo, de plus en plus de jeunes New Yorkais font appel à la chirurgie esthétique pour des implants de barbe.
Le prix pour l’implant d’une barbe peut aller de 2000 à 5000 euros.
En Turquie, la greffe de barbe va de 1500€  à 2000 € , ce qui amène une sorte de tourisme pileux à se développer. 

L’épilation, bonheur des Instituts et des Centres de soins

séance d'épilation
Epilation laser, CC-BY-SA3.0, Justin Nugent, Wikimedia commons, 2013

Depuis 1995, la consommation des ménages en soins de beauté est globalement en hausse, avec une clientèle surtout féminine, entre 25 et 44 ans, et une fréquentation encore timide par les hommes mais qui se développe avec le « Low cost », promotions et tarifs spéciaux. L’épilation occupe une bonne place dans les soins, avec 62 %, devant les soins du visage (61 %) et les massages (43 %).

De la contrainte à un moment de soin et de beauté

Le secteur de l’épilation évolue et se transforme, passant de l’ère de la contrainte et de la douleur de l’arrachage du poil à un moment de soin et de beauté. La tendance est à l’atmosphère de salon de beauté, même de chez soi ! Les produits doivent donc être à la fois sophistiqués, pratiques, efficaces, simples et sains.

Vitalité et innovation du secteur

La vitalité du marché de l’épilation s’explique par la rivalité entre les acteurs et les produits : rasage, épilation chimique, épilation à la cire orientale, épilation électrique. Depuis peu grâce aux nouvelles techniques, de nouveaux concurrents ont encore rejoint le secteur avec les épilateurs à lumière pulsée, et plus récemment encore les systèmes laser pour épilation définitive. Les centres d’épilation se développent, avec de nombreuses implantations également prévues pour  2015, en France, en Suisse et au Luxembourg. 

L’épilation définitive déclenche la guerre du poil

Le développement de l’épilation définitive n’est cependant pas sans poser quelques problèmes.  On assiste ainsi à une véritable guerre du poil entre les professions médicales, les centres de soins et d’épilation, et les fournisseurs de matériel d’épilation définitive dont certains ont été attaqués devant le tribunal de commerce de Paris pour concurrence déloyale, exercice illégal de la médecine. Les esthéticiennes ne seraient en effet pas habilitées à pratiquer l’épilation radicale car tout appareil d’épilation définitive doit être utilisé par un médecin. « Tout mode d’épilation, sauf les épilations à la pince ou à la cire » ne peut « être pratiqué que par des médecins », d’après le Code de la santé publique, arrêté de 1962. Un réel problème de santé publique selon les médecins, ou la protection d’un monopole financier selon les fournisseurs de matériel et les centres d’épilation. En fonction de la partie du corps concernée, le coût de l’épilation définitive peut aller de 150 à 1000 €.

Dans la presse ou dans les bases de données spécialisées, consultation gratuite à la Bpi, sur tous les postes informatiques sans réservation.

  • LSA : Le magazine de la grande consommation, 27 février 2014 (sur Delphes)
  • LSA. Le magazine de la grande consommation, 5 juin 2014, n°2323, p. 46-48. (sur Delphes)
  • Dossier bibliographique Themeco, déc. 2013. p. 1-12 (sur Delphes)
  • Points de vente, 7 avril 2014. Epilation et rasage féminin. (sur Delphes)
  • Les instituts de beauté, avril 2014 (Etudes Xerfi)
  • Vivre Côté Paris, n°31. Barbiers de ces villes. L’air de Paris, Repérages, février 2014 (Europresse)
  • Le Nouveau Marianne, n° 859. Mais où sont les barbiers ? (Europresse)
  • Libération, 12 mai 2014. Poils, la guerre du laser. (Europresse)

Publié le 18/09/2014 - CC BY-SA 4.0

Sélection de références

Barbershop : l'art de bien ordonner son poil

Marc Aumont
Hachette pratique, 2013

Rédigé par Les Mauvais Garçons, barbiers à Paris depuis 1997.
Un manuel de taille de votre poil pour correspondre à votre style, d’entretien, de conseils mais aussi des informations sur l’histoire de la barbes et des barbus célèbres.

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