Sélection

Appartient au dossier : Lectures d’été 2024 : en couleurs !

Lectures d’été 2024 – Les couleurs de l’olympisme

Cet été sera sportif ou ne sera pas. À l’occasion des Jeux olympiques (J0) de Paris 2024, Balises et Tu vas voir ce que tu vas lire proposent une sélection de livres et bandes dessinées sur le thème du sport. Tennis, football, athlétisme, surf, boxe : offrez-vous un pentathlon multicolore de lectures estivales !

Les mains d'une lectrice tiennent un livre intitulé Lectures d'été 2024.
Photo : Pierre-Paul Harrington et Anne Bléger, sur une inspiration de la charte de Paris 2024.

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Publié le 19/08/2024 - CC BY-SA 4.0

Notre sélection

Une du livre Le Ladies football club de Stefano Massini

La Ladies football club

Stefano Massini. Traduction Nathalie Bauer
10/18, 2022

Pour les femmes qui travaillent dans les usines de munitions du Royaume-Uni, en plein milieu de la Première Guerre mondiale, les journées se suivent et se ressemblent. Mais un jour d’avril, dans une usine de Sheffield, l’une d’entre elles avise dans la cour une sorte de ballon rond. Pour tromper l’ennui, elle lui décoche un coup de pied, et ce simple geste agit comme un déclic. Aussitôt, dix autres ouvrières se joignent à elles pour disputer un match de football improvisé. La toute première équipe de football féminine vient de naître. Et puisque les hommes sont au front, les onze coéquipières vont s’engouffrer dans l’espace de liberté qui leur est offert et jouer autant que possible, jusqu’à se mesurer à des professionnels.

On retrouve dans le Ladies Football Club l’écriture en vers libres de Stefano Massini, qu’on avait déjà admirée dans son précédent roman Les Frères Lehman. Souples et fluides, pleins de souffle, ces vers se prêtent aussi bien au récit épique des exploits sportifs des onze coéquipières qu’à l’exécution de leurs portraits singuliers et attachants, que Massini brosse avec une formidable vivacité. Récit de leur étonnante ascension, Le Ladies Football Club est un roman vif et frondeur, à l’image de ces héroïnes conquérantes et pionnières, dont le parcours se mue en bataille symbolique contre les limites que leur imposent leur condition d’ouvrières et le carcan patriarcal.

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À la Bpi, niveau 3, 850″20″ MASS 4 LA

In Waves

Dungo, A. J.
Casterman, 2019

Aux origines, était le surf. Pour son premier roman graphique, le Californien AJ Dungo raconte, en parallèle, la naissance du surf et l’histoire tragique de Kristen. Les séquences en bichromie sépia présentent une histoire du surf des pionniers hawaïens aux figures novatrices de Duke Kahanamoku et Tom Blake, qui révolutionnent la pratique. Un petit précis d’histoire du surf solidement documenté. Les séquences en bichromie de bleus, couleurs froides de l’océan et de la tristesse, reviennent sur l’histoire d’amour d’AJ avec Kristen, une surfeuse passionnée qui lutte pendant dix ans contre un cancer des os qui l’affaiblit par vagues jusqu’à la submerger.

La BD tisse un canevas touchant et sensible de deux époques et de deux couples de personnages pour parler du deuil et de la souffrance. Le surf se vit comme une philosophie, un réconfort, et même une thérapie qui rythme le quotidien. Le dessin épuré, précis et fort, tout autant que l’expressivité froide et fermée des faciès, se montrent poignants tout en pudeur pour faire ressentir la violence du combat contre la maladie et la force mentale de Kristen. Le graphisme léger et apaisant donne à voir les mouvements fluides et permanents de l’eau tout en entraînant le lecteur dans un déferlement d’émotions.

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À la Bpi, niveau 3, RG DUN I

Première de couverture du roman Vies et morts de Stanley Ketchel

Vies et morts de Stanley Ketchel

James Carlos Blake. Traduction Elie Robert-Nicoud
Gallmeister , 2021

La vie de Stanley Ketchel fut courte mais dense. Né dans une famille d’immigrés polonais, il fuit un père alcoolique et violent et va rapidement devenir un « hobo », vagabond parcourant les États-Unis, tout en apprenant à sauver sa peau. Très vite, sa force physique et son endurance sont reconnues et impressionnent. D’abord employé comme videur de saloon dans le Montana, il est repéré par un entraîneur qui va l’enrôler dans le monde de la boxe.

Enchaînant les combats telle une bête de foire, Stanley vise toujours plus haut, jusqu’à vouloir battre le champion des champions. Son statut de gagnant le fait changer de vie : il devient riche, connaît des histoires d’amour et retourne dans le giron familial, auprès de sa mère et de son frère, toujours restés fidèles.

Stanley Ketchel est un héros singulier, dernier personnage de western moderne, dans un début de siècle merveilleusement décrit, où tout s’expérimente et où le tragique n’est jamais loin. Malgré sa violence incontestable, Stanley touche par sa franchise et entraîne les lecteur·rices dans sa quête d’une vie pleine et sans compromis.

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Le Cœur arrière

Arnaud Dudek
Les Avrils, 2022

Cela commence par une séance d’entraînement dans un parc et par un programme télévisé un après-midi d’août. Victor observe avec fascination des sportifs qui s’étirent, s’élancent, s’envolent au-dessus du bac à sable d’un terrain municipal ou d’un stade olympique. Il convainc son père de l’inscrire au club d’athlétisme départemental et se découvre des prédispositions pour le triple saut. Repéré par un entraîneur, il quitte bientôt le domicile familial pour rejoindre l’Institut, un établissement scolaire pour jeunes sportifs prometteurs financé par une marque de pâtes. Il y aura ensuite la Team Eleven, un centre d’entraînement privé avec préparateurs physiques, nutritionniste et kinésithérapeute. Alors que les entraînements et les compétitions s’enchaînent, Victor découvre l’envers de la médaille : la solitude des jeunes espoirs, le poids des sponsors, et surtout l’influence d’un entraîneur sadique.

D’une écriture nerveuse, tantôt cynique, tantôt poétique, Arnaud Dudek dépeint l’exaltation de l’envol et des records battus, mais aussi les illusions perdues, les bonnes et les mauvaises rencontres, les blessures physiques et morales d’un garçon qui se prend pour un oiseau. Il livre ainsi un récit nuancé et émouvant, entre roman d’apprentissage et réflexion sur les dérives du sport de haut niveau.

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À la Bpi, niveau 3, 840″20″ DUDE 4 CO

L'Avantage

Thomas André
Tristram, 2021

Cet été, Marius a été invité par son ami Cédric à passer quelques temps dans la maison familiale du Sud de la France avec ses parents et sa sœur Alice. Sous un soleil de plomb, les jours s’écoulent de manière diffuse jusqu’à ce que Marius, jeune homme plutôt malléable, accepte de participer à un tournoi de tennis, poussé par Cédric, au caractère bien plus assuré et compétiteur. Sur le court, Marius s’abandonne à la concentration presque mécanique que nécessite le tournoi. Mais entre les matchs, tandis que la pression augmente, le malaise tenace et le sentiment d’irréalité qui l’habitent s’intensifient.

Sous la plume de Thomas André, les sets se succèdent, narrés avec une précision scrupuleuse qui restitue aussi bien la succession des gestes techniques que la fluidité des pensées du joueur en plein match. Cette remarquable écriture sportive, aussi technique que prenante, s’insère dans un premier roman à la dramaturgie resserrée, à la fois économe et tendue.

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À la Bpi, niveau 3, 840″20″ ANDR.T 4 AV

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