Mourir de peur avec Taous Merakchi

Little Nightmares

Jeu vidéo. Opus 1 (2017), opus 2 (2021) et opus 3 à venir en 2025
Éditeur : Bandai Namco

Je ne joue pas souvent à des jeux vidéo d’horreur parce que l’immersion est trop intense pour moi. Je suis plus à l’aise en tant que spectatrice qu’en tant qu’actrice quand il s’agit d’horreur. J’ai été attirée par l’esthétique de Little Nightmares, qui promettait une ambiance sordide et flippante mais pas traumatisante. Je me suis retrouvée tendue comme jamais à devoir faire des pauses de plusieurs semaines entre chaque niveau tellement ça me mettait mal à l’aise. Le fait qu’on joue une petite fille traquée par des adultes étranges et monstrueux, et forcée de se débrouiller avec sa petite taille (et ses petites jambes qui ne courent pas toujours assez vite) aide à l’immersion. Cela rappelle aussi l’immensité des terreurs de l’enfance.

Possession

Paul Tremblay
Éditions Sonatine, 2018

C’est un de mes récits de possession préférés. Il est raconté par une petite fille de 8 ans témoin de la possession (ou pas ?) de sa grande sœur, et de l’intervention d’une équipe de télé-réalité et de prêtres qui tentent de la sauver tout en médiatisant l’affaire. J’ai dû rallumer la lumière plusieurs fois en lisant ce roman, tant j’ai trouvé cette histoire terrifiante. Mais elle est aussi écrite avec beaucoup d’humanité, d’empathie, et sans jamais verser dans le cliché.

Viens plus près

Sara Gran
Éditions Points, 2017

Une autre histoire de possession (c’est un de mes thèmes préférés dans l’horreur !), racontée cette fois du point de vue d’une femme qui se met à voir et à entendre des choses qu’elle semble être la seule à percevoir. Sous l’influence de cette force dont elle ignore l’origine, elle met petit à petit le feu à sa vie jusqu’ici banale et peu excitante. Le voyage que l’on fait entre l’introduction et la dernière phrase est tour à tour inquiétant et inspirant…

Evil Dead

Réalisateur : Fede Álvarez, 2013

Ce film, reboot/remake de la célèbre franchise créée par Sam Raimi, est pour moi l’une des relectures les plus intéressantes qu’on ait pu voir dans le monde saturé des remakes. C’est un film brutal, pessimiste, extrêmement violent et gore. Le réalisateur Fede Álvarez filme avec tant de soin que l’œuvre en devient sublime, même dans ses moments les plus laids.

Evil

Série, 4 saisons, 2019-2024
À voir sur Paramount +

Cette série, dont la quatrième et ultime saison vient malheureusement de s’achever, était un vrai coup de frais dans l’univers des séries horrifiques. À la fois absurde, touchante et parfois sérieusement flippante, elle a également eu le mérite de présenter l’un des personnages féminins les plus intéressants que j’ai pu voir sur petit écran, en la personne de l’héroïne, Kristen Bouchard, interprétée par Katja Herbers. Jamais je n’avais vu un personnage de femme/mère incarnée avec autant de nuances, capable du meilleur comme du pire, qui puisse être à la fois forte et vulnérable, violente et tendre, maternelle et indépendante dans sa féminité et sa sexualité ! Et ce n’est qu’un seul des nombreux points forts de cette série qui va cruellement manquer au paysage télévisuel.

Saturne dévorant un de ses fils

Tableau de Francesco de Goya, 1819-1823.
À voir au Musée du Prado, à Madrid.

Depuis que je l’ai vue en couverture d’un Daniel Pennac quand j’étais petite, cette toile de Francisco de Goya me hante, me fascine, me dégoûte et m’enchante chaque fois que je la croise. Elle est souvent utilisée dans les médias, tout le monde la connaît, mais je ne m’en lasse toujours pas.

Silent Hill

Série de jeux vidéo, premier opus en 1999, dernier opus paru en 2024.
Éditeur : Konami

Je n’ai jamais joué à Silent Hill parce que, comme dit plus haut, je suis beaucoup trop sensible à l’horreur sous ce format-là. Mais je passe des heures et des heures à regarder ou lire du contenu qui en parle, parce que j’adore l’univers et l’esthétique de cette franchise. D’ailleurs, je lance régulièrement des vidéos de deux heures dans lesquelles un des volets de Silent Hill est analysé très précisément. Il n’est pas nécessaire d’avoir expérimenté le jeu auparavant. Le visionnage  permet simplement de s’immerger un moment dans ce monde que je trouve fascinant. Les monstres et les créatures diverses et variées m’enchantent. J’ai vu les deux adaptations, sorties récemment au cinéma, et j’attends la troisième avec impatience car, au moins, en salle, je peux entrer dans l’histoire sans crainte.

Le Grand Mystère des règles. Pour en finir avec un tabou vieux comme le monde

Jack Parker
Flammarion, 2017

Ce livre est paru suite au succès du blog Passion Menstrues. Parce que les règles sont toujours enveloppées d’un voile de répulsion et de rejet. Parce qu’on ignore encore beaucoup trop de choses au sujet des menstruations, ne serait-ce que d’un point de vue purement biologique. Parce qu’on ne connaît pas assez les problèmes de santé qui y sont liés et que de nombreuses personnes souffrent parfois en silence, sans savoir que ce n’est pas normal et qu’il existe des solutions. Parce qu’une majorité d’enfants et d’adolescent·es, à qui on n’a jamais vraiment expliqué ce qu’il se passait, grandissent dans la peur et le dégoût de leurs corps. Parce que les publicités et notre environnement social nous incitent quotidiennement à les cacher. Parce qu’il faut surtout « ne pas en parler ». Il est grand temps que ce tabou rejoigne le clan des reliques et qu’on arrête de culpabiliser, de complexer et de se cacher à tout prix, qu’on possède un utérus ou non.

Lettres à l'ado que j'ai été

Collectif, dir. Jack Parker
Flammarion, 2018

Dans ces 28 lettres, les auteur·ices s’écrivent à eux-mêmes, se confient et donnent des conseils à ceux qu’ils ont été. Tour à tour drôles, émouvantes, sérieuses, complices, ces lettres ont toutes le même effet (et le même but) : elles incitent à s’accepter tels que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts. Et surtout avec bienveillance.

Witch, please

Jack Parker
Éditions Pygmalion, 2019

Un nouveau mouvement est en pleine expansion : celui de la sorcellerie moderne. Celle qui s’adapte au monde dans lequel nous vivons, aux changements de la société, des mentalités, aux nouvelles générations qui sont en train, doucement mais sûrement, de modifier complètement la face du monde. La sorcellerie est un moyen de rendre sa vie plus chouette, de reprendre le pouvoir, d’agir sur tout un tas de choses. Pourquoi cela ne devrait être réservé qu’à une élite ? Cet ouvrage est un point de départ. Il donne des clés, des pistes, des idées. À vous d’en faire ce que vous voudrez pour adapter votre pratique à votre personnalité.

Mortel. Petit guide de survie à la mort

Taous Merakchi
Marabout, 2020

Autour de quinze thématiques, l’autrice brise les tabous autour de la mort, du deuil et des rites funéraires en revenant sur les croyances, les peurs et les fantasmes qui les entourent. © Électre 2020

Livre paru à la suite du podcast Mortel

À la Bpi, niveau 2, 301.0 MER

Feu de camp, le podcast

Écrit et présenté par Taous Merakchi

Vous entendez ce feu qui crépite ? Si vous êtes en quête de sueurs froides, écoutez ce podcast. Dans chaque épisode, revivez une histoire paranormale et non élucidée qui vous empêchera de dormir la nuit.

Vénère

Taous Merakchi
Flammarion, 2022

À travers son expérience relatée avec franchise, l’autrice dénonce le patriarcat et la domination masculine, dont les effets délétères n’ont pas disparu de la vie quotidienne des femmes. Elle prend ainsi la parole au nom de celles qui en ont assez d’avoir peur, de devoir se justifier et de ne pas être prises au sérieux. © Électre 2022

À la Bpi, niveau 2, 300.11 MER

Coven

Taous Merakchi (scénario), Da Coffee Time (illustration)
Dupuis, 2023

Ève, Diane, Lily et Morgane sont quatre lycéennes qui vivent dans une ville a priori banale. Leur vie n’a rien d’extraordinaire, jusqu’au jour où elles décident de s’en remettre à la sorcellerie pour sauver l’orme du parc municipal qui menace d’être abattu. Devant le succès de ce premier rituel, elles décident alors de former leur propre coven et d’aller plus loin dans leur apprentissage des arts occultes… Mais attention, leur ego risque de les pousser sur un territoire qu’elles maîtrisent encore trop peu et d’avoir des conséquences fâcheuses sur leur vie.

Le Paon

Taous Merakchi cherche Taous, le paon, dans la mythologie grecque, dans la religion yézidie, dans l’hindouisme, nous entraînant au cœur des légendes, partout où se trouve cet oiseau fascinant dont l’apparence contraste tant avec le cri. Ainsi un portrait du paon se dessine peu à peu, à la fois mystique et ringard, banal et exceptionnel, majestueux et criard. Toutes ces ambivalences, présentes chez l’animal, renvoient Taous, l’autrice, à ses propres contradictions et à son identité de femme d’origine kabyle, qu’elle a commencé par cacher sous le pseudonyme de Jack Parker. Un voyage à travers les mythes, déclaration d’amour aux origines, ce récit est celui d’une identité retrouvée.