La Petite Fille du passage Ronce
Esther Senot et Isabelle Ernot
Grasset, 2021
« “Promets-moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d’autres”. Telle a été l’espérance formulée par Fanny quelques heures avant son assassinat dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau. Aujourd’hui, sa jeune sœur Esther tient sa promesse. Dans les années 1930, sa famille fuyant l’antisémitisme polonais, migre vers la France et s’installe passage Ronce, quartier de Belleville. C’est là qu’Esther grandit avec ses cinq frères et sa sœur, dans ce quartier populaire, avec ses marchés, ses rues poussiéreuses, ses échoppes de cordonniers et de tailleurs. Une existence modeste mais heureuse qui bascule en mai 1940. Il y a d’abord l’arrestation de son frère Marcel puis celle de Samuel, envoyé à Drancy. La rafle du Vel d’Hiv les 16 et 17 juillet 1942 est un coup de hache. Esther ne reverra jamais ses parents. Elle se réfugie chez une gardienne, réussit à gagner la zone libre, revient à Paris où elle est finalement arrêtée lors d’un contrôle d’identité puis internée au camp de Drancy. Birkenau : Esther est rasée, tatouée, on lui assigne une baraque, un kommando. L’enfer commence : le travail forcé, le froid, la promiscuité, les coups, la maladie, la faim. Et la mort, partout.
Soixante-quinze ans après la libération des camps, Esther continue de faire vivre la mémoire des siens et d’honorer la promesse faite à sa sœur. La Petite Fille du passage Ronce est ce récit, mais aussi un projet historique et littéraire différent. Avec la complicité d’Isabelle Ernot, il s’ouvre comme un diptyque : le témoignage est suivi par un dialogue avec les disparus, par des lettres, à sa sœur Fanny et à sa mère Gela, ou encore lors d’une déambulation sur son chemin d’écolière entre Ménilmontant et Belleville. Le récit revient sans cesse vers ce passage Ronce, disparu, qui n’existe plus qu’ici : en cette stèle de mots, vivace et émouvante. » (résumé de l’éditeur)
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