Sélection

Appartient au dossier : Effractions dans les mémoires

Témoignages, récits et romans contemporains sur la Shoah

Balises vous propose une sélection d’ouvrages pour accompagner une rencontre entre l’historien Laurent Joly et la romancière Cloé Korman sur la littérature et la mémoire de la Shoah, organisée dans le cadre du festival Effractions à la Bpi en mars 2023.

Témoignages, récits historiques et romans, tirés d’une expérience personnelle, d’une mémoire familiale ou de recherches plus larges : dans la littérature française des années 2010, les évocations de la Shoah sont nombreuses et variées.

Publié le 27/02/2023 - CC BY-SA 4.0

Témoignages

La Mort en échec

Isabelle Choko et Pierre Marlière
Grasset, 2023

« En septembre 1939, les Allemands envahissent la Pologne. Izabela Sztrauch, qui survivra et deviendra Isabelle Choko, a 11 ans. Son enfance s’arrête du jour au lendemain lorsqu’elle est envoyée dans le ghetto de Lódz avec ses parents. Elle y perd son père de malnutrition et de mauvais traitements. À 15 ans, elle est déportée à Auschwitz, puis à Waldeslust et Bergen-Belsen.

La peur et la nudité. Le travail forcé, le froid, les coups, la promiscuité, la faim. La maladie et la mort, partout. Mais aussi les quelques moments de grâce et de fraternité. Le courage d’un prisonnier de guerre qui prend tous les risques pour la garder en vie. Et l’amour qu’Izabela porte à sa mère, qu’elle tient dans ses bras jusqu’à son dernier souffle – sur le sol noir de Bergen-Belsen. Elle revient de l’enfer seule. […] Aujourd’hui, Isabelle Choko raconte ce qu’elle a connu sous le régime nazi […]. Son livre est l’histoire de sa vie, un récit douloureux et passionnant pour que tous nous n’oublions pas ce que fut la Shoah. » (résumé de l’éditeur)

L'Enfant des camps

Francine Christophe, avec Pierre Marlière
Grasset, 2021

« Arrêtée en juillet 1942 avec sa mère sur la ligne de démarcation, Francine Christophe est encore une enfant. Elle a presque neuf ans, l’âge des jours heureux, quand elle est rattrapée par la folie nazie. Interrogée par la Gestapo, enfermée de prison en prison, ballottée de camp en camp, en France d’abord, elle est déportée en mai 1944 à Bergen-Belsen. […]

Aujourd’hui, les mots refont surface. Francine Christophe raconte ce qu’elle a vu et connu. Les coups, le froid, la faim. Les enfants qu’on entasse dans des wagons à bestiaux. La maladie et la mort. Les travées boueuses où les cadavres pourrissent. La cruauté. Mais aussi l’amour, celui d’une mère et de sa fille, indéfectible, qui résiste à la guerre. Et des miracles, comme ce bébé qui voit le jour dans l’enfer de Bergen-Belsen et survit grâce à l’entraide des femmes. […] » (résumé de l’éditeur)

Une vie heureuse

Ginette Kolinka, avec Marion Ruggieri
Grasset, 2023

« Ginette Kolinka, qui va fêter ses 98 ans, habite le même appartement depuis qu’elle a dix ans. Elle a toujours vécu là, rue Jean-Pierre Timbaud, au cœur de Paris, à l’exception de trois ans : de 1942 à 1945. Cet appartement, c’est sa vie qui défile devant nos yeux. Il y a les portraits de ceux qui ne sont pas revenus de Birkenau : son père, son petit frère, son neveu. Les disques d’or de son fils unique, Richard, batteur du groupe Téléphone. Les photos de ses cinq sœurs, Ginette est la cadette, des petits-enfants, des arrière-petits-enfants. Les dessins des écoliers, à qui elle raconte désormais son histoire, tous les jours, aux quatre coins de la France. Et même les meubles qu’ont laissés les “collabos”.

Ginette nous fait la visite. On traverse le temps : l’atelier de confection de son père, la guerre, ce mari adorable et blagueur. Les marchés, qui l’ont sauvée. Et les camps qui affleurent à chaque page, à chaque pas. Mais Ginette, c’est la vie ! Le grand présent. “On me demande pourquoi je souris tout le temps, mais parce que j’ai tout pour être heureuse !”. » (résumé de l’éditeur)

La Petite Fille du passage Ronce

Esther Senot et Isabelle Ernot
Grasset, 2021

« “Promets-moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d’autres”. Telle a été l’espérance formulée par Fanny quelques heures avant son assassinat dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau. Aujourd’hui, sa jeune sœur Esther tient sa promesse. Dans les années 1930, sa famille fuyant l’antisémitisme polonais, migre vers la France et s’installe passage Ronce, quartier de Belleville. C’est là qu’Esther grandit avec ses cinq frères et sa sœur, dans ce quartier populaire, avec ses marchés, ses rues poussiéreuses, ses échoppes de cordonniers et de tailleurs. Une existence modeste mais heureuse qui bascule en mai 1940. Il y a d’abord l’arrestation de son frère Marcel puis celle de Samuel, envoyé à Drancy. La rafle du Vel d’Hiv les 16 et 17 juillet 1942 est un coup de hache. Esther ne reverra jamais ses parents. Elle se réfugie chez une gardienne, réussit à gagner la zone libre, revient à Paris où elle est finalement arrêtée lors d’un contrôle d’identité puis internée au camp de Drancy. Birkenau : Esther est rasée, tatouée, on lui assigne une baraque, un kommando. L’enfer commence : le travail forcé, le froid, la promiscuité, les coups, la maladie, la faim. Et la mort, partout.

Soixante-quinze ans après la libération des camps, Esther continue de faire vivre la mémoire des siens et d’honorer la promesse faite à sa sœur. La Petite Fille du passage Ronce est ce récit, mais aussi un projet historique et littéraire différent. Avec la complicité d’Isabelle Ernot, il s’ouvre comme un diptyque : le témoignage est suivi par un dialogue avec les disparus, par des lettres, à sa sœur Fanny et à sa mère Gela, ou encore lors d’une déambulation sur son chemin d’écolière entre Ménilmontant et Belleville. Le récit revient sans cesse vers ce passage Ronce, disparu, qui n’existe plus qu’ici : en cette stèle de mots, vivace et émouvante. » (résumé de l’éditeur)

Dieu était en vacances

Julia Wallach, avec Pauline Guéna
Grasset, 2021

« […] Née à Paris en juin 1925, de parents polonais, Julia Wallach a quinze ans quand les Allemands entrent dans Paris, et dix-sept ans quand elle est arrêtée avec son père sur dénonciation d’une voisine, en 1943, puis déportés de Drancy vers Auschwitz-Birkenau… Julia connaît la faim, le froid, les coups, et la marche de la mort à travers la Pologne et l’Allemagne enneigées. Pendant quatre mois, sans plus rien à manger, ils avancent. En avril 1945, avec quelques femmes, Julia trouve encore la force de s’enfuir…

Elle qui a survécu au typhus et aux sélections, aux coups, au froid et à la faim, aux deuils et au chagrin, va pas à pas, reconstruire sa vie, tomber amoureuse et fonder une famille dont les photos magnifiques ornent les murs de cet appartement qu’elle n’a jamais plus quitté. Son livre est le récit d’une longue marche vers la vie, ponctué d’éclats de rire et de colère, drapé, avec une élégance sans faille, dans la force de caractère qui n’a jamais cessé de l’animer. » (résumé de l’éditeur)

Récits

Originaires. Histoire, trajectoires et mémoires d’une famille juive polonaise

Eva Charbit
Éditions Le Manuscrit, 2022

« Originaires explore les trajectoires biographiques des ascendants maternels de l’autrice. Depuis la Pologne des années 1920, des échanges photographiques au long cours au sein de ces familles éclatées permettent de saisir, confrontées aux archives, les logiques de leurs déplacements, exils, retours, fuites et déportations sur trois continents et quatre générations.

De dévoilements en réajustements, l’enquête d’Eva Charbit met au jour des itinéraires méconnus et suit les traces d’une post-mémoire familiale polyphonique où le vrai cède parfois le pas au vraisemblable et à la fable. Elle s’attache à sonder le “nous” des descendants, dans leurs tentatives de reconstruction d’un espace-temps commun, et le “eux” d’une famille juive polonaise parmi des millions, dans une approche micro-historienne, avec les instruments méthodologiques de l’enquête historique. » (résumé de l’éditeur)

Yzkor. Une famille juive en France entre 1940 et 1944

Franck Fajnkuchen
Éditions Secrets de Pays, 2021

« En hébreu, Yzkor signifie “qu’Il se souvienne” et désigne la prière du souvenir en mémoire des morts. Pour honorer la mémoire de ses grands-parents, Franck Fajnkuchen a entrepris d’écrire leur histoire. Il nous livre un récit qui se lit comme une enquête policière. Avec lui nous partons sur les traces du personnage central, Manek Fajnkuchen, le grand-père, arrêté à Lyon, écroué à la prison de Montluc. Les archives administratives prétendent qu’il a été déporté à Auschwitz via Drancy, le 1ᵉʳ août 1944.

Au fil de l’enquête, Franck découvre qu’il n’en est rien. Son grand-père a vraisemblablement connu un autre sort. Au-delà du simple récit familial, cette étude rigoureuse et documentée décrit la vie au quotiden des Juifs du Pays lensois, en Dordogne, puis dans le Lyonnais. Elle aide à comprendre l’ampleur de la traque dont la communauté fut l’objet entre 1940 et 1944. » (résumé de l’éditeur)

Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus

Ivan Jablonka
Seuil, 2012

Entre démarche historienne et exercice littéraire, Ivan Jablonka retrace dans cet ouvrage le parcours des grands-parents paternels qu’il n’a pas connus : Mates et Idesa Jablonka, nés à l’aube de la Première Guerre mondiale dans une petite ville d’Europe orientale, engagés au sein du Parti communiste polonais puis exilés en France, déportés et assassinés comme des millions d’autres Juifs dans l’Europe nazie.

Ivan Jablonka s’appuie sur une vaste bibliographie, sur des observations de terrain, sur des archives conservées en Pologne et en France – sources communales, recensements, fichier de la Sûreté nationale, etc. – et sur des entretiens avec des membres de sa famille, des témoins et des descendants de témoins. Ce livre est donc à la fois une biographie familiale et un récit d’enquête, dans lequel l’auteur présente aussi bien la démarche que les résultats de ses recherches.

À la Bpi, niveau 2, 944-86 JAB

Ces excellents Français. Une famille juive sous l’Occupation

Anne Wachsmann
La Nuée bleue, 2020

« À l’origine, une boîte. Retrouvée dans un tiroir familial, elle contient une centaine de cartes postales enfantines datées de la Seconde Guerre mondiale, d’apparence guillerettes, mais qui laissent entrevoir pour le petit Jean-Paul et ses parents, Poldi et Lise, des déménagements, des séparations, la nourriture qui fait défaut, la peur, le bruit des armes. Cette recherche quasi-obsessionnelle porte Anne Wachsmann, avocate comme son père et son grand-père, héros de cette histoire, de Strasbourg à Agen, de la Suisse à l’Allier, en passant par Auschwitz, Marseille ou Grenoble. Elle convoque les écrits de nombreux historiens et les témoignages d’écrivains sur la vie des Juifs sous l’Occupation (Georges Perec, Patrick Modiano, Anne Sinclair,…), compulse les archives.

D’une écriture fluide, l’auteure fait revivre avec sa rigueur de juriste la vie quotidienne de sa famille durant ces années noires, une famille en état d’alerte permanent mais qui sera préservée du pire grâce au soutien de quelques héros anonymes et à l’amour sans faille qui l’unit. » (résumé de l’éditeur)

Tombeaux. Autobiographie de ma famille

Annette Wieviorka
Seuil, 2022

L’historienne Annette Wieviorka livre ici un ouvrage personnel, entre biographie et hommage littéraire aux disparus de sa famille. Sont ainsi évoqués la difficile arrivée en France de ses grands-parents polonais ; les réseaux de sociabilité des immigrés juifs à Paris ; la complexité des engagements politiques et religieux dans cette première moitié du 20ᵉ siècle ; la montée des périls et les rafles ; les fuites et les déportations ; les difficultés de l’après-guerre et les fantômes des absents.

Annette Wieviorka s’appuie sur ses souvenirs et ceux de ses ascendants, sur de longues recherches en archives et sur ses connaissances d’historienne spécialiste de la Shoah et de l’histoire des Juif·ves au 20ᵉ siècle. Si la méthodologie et les considérations de la chercheuse transparaissent au fil des pages, elle livre avant tout un récit intime, une œuvre de mémoire et de transmission, lauréate du prix Femina essai 2022.

Récits romancés

La Carte postale

Anne Berest
Grasset, 2021

Une carte postale anonyme sème le trouble et ravive la mémoire familiale. Quatre noms y sont inscrits. Débute alors un dialogue entre une mère et sa fille autour de ceux qui ne sont plus, grands-parents, oncle et tante, depuis leur enfance en Russie, puis leur fuite vers la Lettonie, la Palestine et la France. Alertés à plusieurs reprises de la montée du nazisme, ils ne peuvent se résoudre à quitter le pays, confiants dans les idéaux français. Conduits dans les camps de transit, ils périront dans les camps allemands. Seule la grand-mère de l’autrice, Myriam, a survécu, cachée lors de l’arrestation. Anne Berest raconte ensuite le couple de Myriam avec le fils Picabia, la résistance. Qui, alors, pourrait avoir écrit cette carte ?

Dans ce roman de l’émotion et de la filiation, hommage à une famille fortement endeuillée par les camps, l’autrice décrit précisément leurs faits et gestes, leur psychologie, jusqu’aux réminiscences dans le présent. À la manière d’une généalogiste, elle construit un récit sans concession sur les camps français, sur la déportation et les pratiques du gouvernement de Vichy. Soixante-dix ans après, elle traque des secrets historiques farouchement préservés jusqu’ici.

À la Bpi, niveau 3, 840″20″ BERE 4 CA

Une grande voyage

Michel Granek
David Reinharc Éditions, 2022

Un roman dont le thème est la déportation et l’extermination des juifs d’Europe durant la Seconde Guerre mondiale. Le grand-père de l’auteur, Moszek, ainsi que sa femme Sura et leur fils Joseph en sont les protagonistes tandis qu’ils fuient la Pologne pour se réfugier en France. © Electre 2023

Les Presque Sœurs

Cloé Korman
Seuil, 2022

À Montargis, en 1942, trois sœurs, Mireille, Jacqueline et Henriette, sont amies avec les fillettes Kaminsky. En juillet, les parents des six enfants sont raflés et déportés. Comme des milliers d’autres orphelins et orphelines, elles sont parquées dans un camp d’internement du Loiret. À Beaune-la-Rolande puis Paris, la survie des fillettes, âgées de trois à treize ans, s’engage dans des conditions terrifiantes : une traversée qui fera d’elles, pour toujours, des « presque sœurs » unies dans la détresse et le courage. Au cours de cette errance, de camps en foyers, après plusieurs tentatives, les sœurs Kaminsky parviennent à s’échapper. Les sœurs Korman n’auront pas cette chance, elles ne reviendront jamais.

Dans ce récit-enquête, à la fois historique et intime, Cloé Korman reconstitue le parcours poignant des cousines de son père. Elle se livre à une recherche rigoureuse et précise, étayée par les archives du Centre d’étude et de recherche sur les camps d’internement du Loiret (Cercil) et Musée-mémorial des enfants du Vel’ d’Hiv’. La force du roman tient à l’équilibre particulièrement réussi entre cette trame historique qui ausculte les rouages de l’administration française et le récit intime, à hauteur du regard et des émotions de ces six fillettes. Les lectrices et lecteurs sont saisis, comme devant un de ces dessins d’enfant représentant la barbarie.

À la Bpi, niveau 3, 840″20″ KORM 4 PR

Romans historiques

Ce pays qu’on appelle vivre

Ariane Bois
Plon, 2023

« Jeune caricaturiste de presse juif allemand, Leonard Stein voit sa vie basculer quand Hitler arrive au pouvoir. Réfugié sur la Côte d’Azur après avoir combattu pour la liberté en Espagne, la guerre le rattrape. À l’été 40, il est envoyé aux Milles, camp d’internement situé à sept kilomètres d’Aix-en-Provence. Leo n’a qu’une idée en tête : s’échapper par tous les moyens. D’échecs en vaines tentatives, il finit par rencontrer une volontaire marseillaise d’un réseau de sauvetage, juive elle aussi, Margot Keller. Alors que leurs efforts conjugués paraissent porter leurs fruits et annoncer la liberté, l’été 42 arrive, meurtrier et cruel, faisant vaciller leurs espoirs. Mais les deux amants semblent croire à l’impossible…

L’usine de tuiles des Milles verra passer 10 000 étrangers, en majorité juifs. Un lieu de détention effroyable mais aussi un centre de culture, de création, peuplé par des intellectuels et des artistes opposés au nazisme, dont Max Ernst et Franz Hessel. Une histoire encore très peu connue, l’ouverture au public du site-mémorial datant de 2012 seulement. » (résumé de l’éditeur)

Deux étés 44

François Heilbronn
Stock, 2023

« “Le Roy se meurt !” Ce cri résonne par un 15 août 1744 torride dans le Palais du gouverneur de la ville de Metz. En chemin pour la guerre contre les Autrichiens en Alsace, Louis XV se trouve aux portes de la mort. De saignées en purges inutiles, ses médecins l’ont abandonné, son aumônier le force à se confesser publiquement, ses maîtresses sont bannies, sa cour s’enfuit, les saints sacrements lui sont administrés. Mais en trois jours, Louis XV sera sauvé par un “empirique” dont l’identité restera longtemps mystérieuse, et pour cause, puisqu’il s’agit de l’un des docteurs de la communauté juive de Metz, Isaïe Cerf Oulman.

Deux cents ans plus tard, jour pour jour, le 15 août 1944, Henry Klotz, héros de 14-18, agonise dans une annexe du camp de Drancy. Il pense aux siens arrêtés comme juifs à Paris cet été-là et à son fils combattant dans une unité commando. Tous descendants d’Isaïe Cerf Oulman. De la guérison et l’espérance à l’été 1744, à la tragédie et aux meurtres de l’été 1944, deux cents ans séparent au sein d’une vieille famille juive française ces deux étés, à rebours du sens de l’histoire, de l’émancipation et de la liberté : l’un annonciateur des Lumières, l’autre dispensateur de ténèbres. […] » (résumé de l’éditeur)

Le Bureau d’éclaircissement des destins

Gaëlle Nohant
Grasset, 2023

« Au cœur de l’Allemagne, l’International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d’investigation. Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu’elle élève seule depuis son divorce d’avec son mari allemand.

À l’automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d’objets dont le centre a hérité à la libération des camps. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé… Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent. Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l’Argentine. Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ? […] » (résumé de l’éditeur)

Pour aller plus loin

Cloé Korman et Laurent Joly : Littérature et mémoire | Festival Effractions, Bpi, 10 mars 2023

Dans son récit Les Presque Sœurs, Cloé Korman enquête sur le destin de six petites filles, menées de camps d’internement en foyers d’accueil en 1942, alors que leurs parents ont été déportés. Elle reconstitue leur parcours dans un roman à la fois historique et intime, en détaillant ses recherches pour retracer l’errance et le destin poignant des trois cousines de son père et de leurs amies. Le récit alterne avec des chapitres saisissants qui donnent à voir l’horreur à hauteur d’enfants.

Pour évoquer la dimension mémorielle de la littérature et l’histoire d’une rafle qui incarne l’atrocité de la Seconde Guerre mondiale, Cloé Korman sera en discussion avec Laurent Joly, historien spécialiste du régime de Vichy et auteur de La Rafle du Vel d’Hiv. Dans cet essai paru en 2022, il analyse l’arrière-plan administratif et logistique d’une opération policière emblématique et monstrueuse.

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