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Appartient au dossier : Press Start 2021 : Les bestiaires du jeu vidéo

Le jeu vidéo « bienveillant » à l’honneur

À l’heure de la crise sanitaire mondiale, les jeux vidéo « wholesome » ou « bienveillants » se sont imposés dans les foyers. À l’occasion du Festival Press Start 2021, Balises se penche sur cet univers fait d’ondes positives, de douceur et d’animaux virtuels mignons.

En février 2019, lorsque le développeur Matthew Taylor crée le compte Twitter Wholesome Games (« jeux bienveillants ») pour rassembler les amateurs de jeux mignons et réconfortants, il ne s’attendait pas à un tel succès : le compte rassemble aujourd’hui plus de 66 000 abonnés, un nombre conséquent dans l’univers du jeu vidéo indépendant. Pour appartenir à la catégorie des jeux « wholesome », Matthew Taylor retient les critères suivants : non compétitif, non violent, non stressant, des thèmes positifs, l’inclusivité, dans le sens où chacun peut incarner un héros auquel on peut s’identifier et une esthétique conviviale et accueillante.

Enfants qui jouent à un jeu vidéo par Alex Green, [CC0], via Pexels

Sans danger, ni violence, ni défi, Animal Crossing est une série de jeux emblématique de la tendance « wholesome » qui sont, à leur manière, similaires aux jeux contemplatifs. Avec plus de 23 millions de jeux vendus, c’est l’un des best-sellers de Nintendo. Son apparition sur Nintendo 64 en 2001 au Japon se caractérise par une intrigue très simple : dans un village coloré et paisible, vous incarnez un personnage qui doit rembourser une maison. Afin de payer votre chaumière, sa décoration et participer à la vie du village, il vous faudra gagner des clochettes, la monnaie du jeu.

L’attachement aux animaux virtuels dans une actualité anxiogène

Si ces jeux ne sont pas une nouveauté, leur popularité a bondi pendant le confinement en 2020. Dans une industrie dominée par les compétitions sportives ou les jeux de guerre comme Call of Duty, l’un des jeux les plus vendus en 2019 en France, le contraste interpelle. Même les développeurs de jeux « wholesome », interrogés par Le Monde, ne s’attendaient pas à un tel engouement mais expliquent comment la situation pandémique l’a favorisé. « Plus le monde est dur, cruel, dangereux, plus on a besoin de s’échapper du côté de jeux relaxants, pacifiques, amicaux », explique au quotidien, l’un des développeurs du jeu Ooblet. Dans ce jeu, on incarne un personnage qui doit s’occuper de sa ferme tout en cultivant des ooblets, des petites créatures de la ferme et qui passent leur temps à faire des concours de danse.

L’attachement du joueur aux animaux anthropomorphes est au centre de la plupart des jeux « wholesome ». Outre Animal Crossing, d’autres jeux phénomènes sont à citer, comme Untitled Goose Game, ses couleurs pastel et son oie espiègle. Là encore, la recette est simple mais efficace : il s’agit de se balader, d’enquiquiner les habitants d’un village, comme arroser un jardinier, chiper des légumes ou du linge étendu…Snacko, publié par Armor Games Studio, constitue un autre exemple de cet univers coloré dénué de jugement ou d’intolérance.

Publié le 13/09/2021 - CC BY-SA 4.0

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